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SCÈNE I.

DON PEDRO.

Soit ! vous vous plierez toujours aux circonstances. En attendant, cher signor Bénédict, rendez-vous près de Léonato, faites-lui mes compliments, et dites-lui que je ne manquerai pas à son souper ; car vraiment, il a fait de grands préparatifs.

BÉNÉDICT.

J’ai, à peu de chose de près, l’étoffe nécessaire pour un pareil message ; et sur ce, je vous laisse…

CLAUDIO, contrefaisant Bénédict.

À la garde de Dieu ! De ma maison (si j’en avais une)…

DON PEDRO.

Ce six juillet ; votre ami dévoué, Bénédict.

BÉNÉDICT.

Allons ! ne raillez pas ! ne raillez pas ! Le corps de votre discours est parfois ourlé de morceaux qui sont trop légèrement cousus : avant de narguer les autres à coups de vieilles formules, faites votre examen de conscience ; et sur ce, je vous quitte.

Bénédict sort.
CLAUDIO, à don Pedro.

— Mon suzerain, votre altesse peut me rendre un service.

DON PEDRO.

— Mon affection te reconnaît pour maître : instruis-la de ce que tu veux, — et tu verras avec quelle aptitude elle apprend — la plus difficile leçon, quand il s’agit de ton bonheur.

CLAUDIO.

Léonato a-t-il des fils, monseigneur ?

DON PEDRO.

— Pas d’autre enfant qu’Héro. Elle est son unique héritière. — Serais-tu épris d’elle, Claudio ?