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TROYLUS ET CRESSIDA.

PANDARUS.

Voici une lettre de cette pauvre fille, là-bas.

Il lui remet un papier.
TROYLUS, l’ouvrant.

Lisons !

PANDARUS.

Que je suis tourmenté par cette carogne de phthisie, par cette sale carogne de phthisie, et aussi par le stupide guignon de cette fille ! Pour une chose ou pour l’autre, il faudra que je vous quitte un de ces jours. Et puis, j’ai ce larmoiement dans les yeux, et de telles douleurs dans les os, qu’à moins de savoir bien blasphémer, je ne saurais dire ce que j’en pense…

À Troylus.

Que dit-elle là ?

TROYLUS.

— Des mots, des mots, de simples mots ; rien qui parte du cœur ; — les sentiments sont portés ailleurs…

Il déchire la lettre.

— Vent, va au vent pour tourner et changer avec lui !… — Elle paie toujours mon amour de mots et de mensonges ; — mais c’est un autre qu’elle édifie par des actes.

Il sort.
PANDARUS.

— Mais écoutez donc !

Il sort.

SCÈNE XVIII.
[Un terrain entre Troie et le camp grec. Fanfare d’alarme. Mouvements de troupes.]
Arrive Thersite.
THERSITE.

Les voilà maintenant qui s’empoignent. Je vais les épier. Ce fourbe, cet abominable coquin de Diomède a