— Monseigneur Ulysse, dites-moi, je vous conjure, — dans quel endroit du camp loge Calchas ?
— Dans la tente de Ménélas, très-princier Troylus. — C’est là que Diomède soupe avec lui ce soir ; — Diomède qui ne voit plus ni le ciel ni la terre — et qui fixe toute l’attention, toute l’extase de son amoureux regard — sur la belle Cressida.
— Je vous serais bien obligé, si, — au sortir de la tente d’Agamemnon, — vous me meniez là.
Je serai à vos ordres, seigneur. — Ayez, à votre tour, la bonté de me dire quelle réputation avait — à Troie cette Cressida. N’y a-t-elle pas eu un amant — qui se désole de son absence ?
— Ah ! seigneur, ceux qui font parade de leurs cicatrices — ne méritent que moquerie. Venez-vous, messire ? — Elle était aimée, et elle aimait ; elle est aimée, et elle aime. — Mais, vous le savez, l’amour le plus exquis n’est qu’une bouchée pour la dent de la fortune.
— Je vais lui échauffer le sang ce soir avec du vin grec, — et le lui refroidir demain avec mon cimeterre. — Patrocle, fêtons-le grandement.