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TROYLUS ET CRESSIDA.

ÉNÉE.

À quoi avons-nous passé la matinée ! — Le prince doit me trouver bien lent et bien inexact, — moi qui avais juré d’être à cheval avant lui.

PÂRIS.

— C’est la faute de Troylus. Allons, allons, accompagnons-le dans la plaine.

DEIPHOBUS.

Vite en marche !

ÉNÉE.

— Oui, avec l’ardeur allègre d’un fiancé, — empressons-nous de rejoindre Hector. — La gloire de notre Troie dépend aujourd’hui — de sa pure valeur et de sa seule chevalerie.

Ils sortent.

SCÈNE XIV.
[Un champ clos entre Troie et le camp grec.]
Arrivent Ajax armé, Agamemnon, Achille, Patrocle, Ménélas, Ulysse, Nestor et autres.
AGAMEMNON.

— Te voilà au rendez-vous, frais et dispos, — avant l’heure. Maintenant, que ton courage donne l’éveil ! — et envoie à Troie l’éclatant signal de ta trompette, — redoutable Ajax ; de sorte que l’air épouvanté — aille frapper l’oreille de ton grand adversaire — et le hêle ici.

AJAX, jetant sa bourse à son héraut.

Toi, trompette, prends ma bourse. — Maintenant, crève tes poumons, et fêle ton tuyau d’airain : — souffle, faquin, jusqu’à ce que ta joue sphérique — soit plus