Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 4.djvu/158

Cette page a été validée par deux contributeurs.
154
TROYLUS ET CRESSIDA.

PANDARUS.

Ici ! que ferait-il ici ?

ÉNÉE.

— Allons, il est ici, seigneur, ne le niez pas ; — il est fort important pour lui que je lui parle.

PANDARUS.

Il est ici, dites-vous ? C’est plus que je n’en sais, je vous jure… Pour ma part, je suis rentré très-tard. Que ferait-il ici ?

ÉNÉE.

Lui ! Rien… Allons, allons, vous lui faites du tort sans le savoir. En voulant lui être fidèle, vous le trahissez. Soit ! ne sachez rien de lui, mais allez toujours le chercher. Allez !

Au moment où Pandarus se dirige vers la maison, Troylus paraît.
TROYLUS.

— Eh bien ! de quoi s’agit-il ?

ÉNÉE.

— Monseigneur, j’ai à peine le temps de vous saluer, — tant mon message est pressé. Je précède de quelques pas — votre frère Pâris, Deiphobe, — le Grec Diomède et notre Anténor — qui nous est rendu ; en échange de celui-ci, il va falloir — que, sur l’heure, avant le premier sacrifice, — nous remettions entre les mains de Diomède — madame Cressida.

TROYLUS.

La chose est ainsi décidée ?

ÉNÉE.

— Par Priam et tout le conseil de Troie. — Les autres arrivent pour la mettre à exécution.

TROYLUS, à part.

— Comme mon triomphe se moque de moi !…