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SCÈNE XI.

SCÈNE XI.
[Une cour devant la maison de Pandarus.]
Le jour se lève. Arrivent Troylus et Cressida.
TROYLUS.

— Chère, ne vous dérangez pas ; la matinée est froide.

CRESSIDA.

— Maintenant, mon doux seigneur, je vais appeler mon oncle ; — il ouvrira les portes.

TROYLUS.

Ne le dérangez pas, — Au lit ! au lit ! Que le sommeil tue ces jolis regards, — et donne à tes sens un calme aussi doux — qu’un sommeil d’enfant, vide de toute pensée.

CRESSIDA.

Adieu, alors.

TROYLUS.

— Je t’en prie, recouche-toi.

CRESSIDA.

Est-ce que vous êtes fatigué de moi ?

TROYLUS.

— Ô Cressida ! si le jour affairé, — éveillé par l’alouette, n’avait pas fait lever les corneilles lascives, — si la nuit rêveuse consentait à voiler nos joies plus longtemps, je — ne m’en irais pas de toi.

CRESSIDA.

La nuit a été trop rapide.

TROYLUS.

— Damnée sorcière ! elle s’attarde près des créatures venimeuses — avec une patience infernale, mais elle