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TROYLUS ET CRESSIDA.

NESTOR, à part, à Ulysse.

Il n’est pas encore tout à fait chaud ; forcez-lui les éloges ; versez, versez ; son ambition a soif.

ULYSSE, à Agamemnon.

— Monseigneur, vous vous affectez trop de ce désagrément.

NESTOR.

— N’y pensez plus, noble général.

DIOMÈDE.

— Il faut vous préparer à combattre sans Achille.

ULYSSE, à Diomède,.

— Il est blessant pour lui de répéter ce nom-là.

Montrant Ajax.

— Voilà un homme !… Mais je parle en sa présence. — Taisons-nous.

NESTOR.

Pourquoi ? — Il n’est pas ambitieux comme Achille.

ULYSSE.

— Que tout le monde sache qu’il est vaillant ! —

AJAX.

Chien de bâtard qui se moque ainsi de nous ! Je voudrais qu’il fût Troyen !

NESTOR.

— Quel malheur ce serait maintenant pour Ajax…

ULYSSE.

— S’il était fier !

DIOMÈDE.

Ou avide de louange !

ULYSSE.

— Ou seulement d’une nature acariâtre…

DIOMÈDE.

Ou capricieuse ou égoïste.

ULYSSE, à Ajax.

— Remercie le ciel, seigneur, de ce que tu es d’aussi