(17) C’est en 1778 que fut publiée pour la première fois une pièce de Middleton, la Sorcière, où fut retrouvée tout entière la chanson dont on lit ici les deux premiers mots. Dans la pièce de Middleton, comme dans Macbeth, cette chanson est chantée par des sorcières qui dansent en rond autour d’un chaudron.
Noirs esprits et esprits blancs, rouges esprits et esprits gris,
Mêlez, mêlez, mêlez, vous qui pouvez mêler.
Titty, Tiffin, épaississez la soupe ;
Firedrake, Puckey, faites-la propice ;
Liard, Robin, trémoussez-vous dedans.
En rond ! en rond ! en rond ! autour ! autour !
Que tout mal accoure dedans et tout bien s’en éloigne !
Voici le sang d’une chauve-souris.
Mets-le ! oh ! mets-le !
Voici l’écume d’un léopard.
Mets-la aussi.
Le jus d’un crapaud, l’huile d’une couleuvre.
Cela rendra plus fou notre jouvenceau.
En rond ! en rond ! en rond !
C’est dans la Sorcière de Middleton qu’on a découvert toute une autre chanson, dont les premiers mots sont dans la scène xiv de Macbeth, et qui commence par ces paroles : Venez, venez ! — Nous traduisons la scène où cette chanson se trouve, et dont Shakespeare s’est évidemment inspiré.
La lune est une vaillante. Vois avec quelle rapidité elle chevauche !
Voici une riche soirée.
Oui, toute propice, mes filles, pour faire un voyage de cinq mille milles.