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RICHARD III.
leil levant, de peur que son fils George ne tombe — dans le gouffre aveugle de l’éternelle nuit. — Remplis-moi un bol de vin… Apporte-moi une veilleuse.
À Catesby.

— Tu selleras Surrey, mon cheval blanc, pour la bataille de demain. — Veille à ce que mes lances soient solides, et pas trop lourdes. — Ratcliff !

RATCLIFF.

Milord ?

RICHARD.

— As-tu vu le mélancolique lord Northumberland ?

RATCLIFF.

— Vers l’heure où le coq se couche, — je l’ai vu, ainsi que Thomas, comte de Surrey, — traverser l’armée de troupe en troupe et animer les soldats.

RICHARD.

— Je suis satisfait… Donne-moi un bol de vin. — Je n’ai pas cette allégresse de cœur, — cet entrain d’esprit que j’avais d’habitude. — Bon, mets ça là… M’as-tu préparé de l’encre et du papier ?

RATCLIFF.

— Oui, milord.

RICHARD.

Dis à ma garde de bien veiller, laisse-moi. — Vers le milieu de la nuit, viens à ma tente : — tu m’aideras à m’armer… Laisse-moi, te dis-je.

Richard se retire au fond de sa tente. Ratcliff et Catesby sortent.
La tente de Richmond s’ouvre, et on l’aperçoit au milieu de ses officiers.
Entre Stanley.
STANLEY.

— Que la fortune et la victoire reposent sur ton casque !