Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/423

Cette page a été validée par deux contributeurs.
419
SCÈNE XVIII.

RICHARD.

— J’ai changé d’idée…

Entre Stanley.

Stanley, quelles nouvelles avez-vous ?

STANLEY.

— Pas assez bonnes, mon suzerain, pour que le récit vous en plaise, — ni assez mauvaises pour qu’il soit malséant de les dire.

RICHARD.

— Oui-dà ! une charade ! ni bonnes ni mauvaises ! — Pourquoi courir par tant de détours, — quand tu pourrais tout droit en venir au fait ? — Encore une fois, quelles nouvelles ?

STANLEY.

Richmond est sur les mers.

RICHARD.

— Qu’il y sombre, et que les mers soient sur lui ! — Que fait-il là, ce renégat au foie livide ?

STANLEY.

— Je ne sais pas, puissant souverain, mais je devine.

RICHARD.

— Eh bien ! que devinez-vous ?

STANLEY.

— Qu’excité par Dorset, par Buckingham et par Morton, — il fait voile pour l’Angleterre, afin d’y réclamer la couronne.

RICHARD.

— Le trône est-il vacant ? l’épée est-elle sans bras ? — Le roi est-il mort ? l’empire sans possesseur ? — Existe-t-il un héritier d’York, autre que nous ? — Et qui peut être roi d’Angleterre si ce n’est l’héritier du grand York ? — Alors, dis-moi, que fait-il sur les mers ?