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SCÈNE XII.
fait écarter aucune des grandes questions — qui se seraient conclues en ma présence.
BUCKINGHAM.

— Si vous n’étiez venu à point nommé, milord, — lord William Hastings aurait prononcé, — je veux dire voté pour vous, sur le couronnement du roi.

RICHARD.

— Personne ne pouvait le faire plus hardiment que lord Hastings. — Sa seigneurie me connaît bien et m’aime bien. — Milord d’Ély, la dernière fois que j’ai été à Holborn, — j’ai vu de belles fraises, là, dans votre jardin ; — je vous prie de m’en envoyer chercher quelques-unes.

L’ÉVÊQUE.

— Ma foi ! oui, de tout mon cœur, milord.

Sort l’évêque d’Ély.
RICHARD, prenant Buckingham à part.

— Cousin Buckingham, un mot. — Catesby a sondé Hastings sur notre affaire : il a trouvé ce têtu-là si chaud — qu’il veut perdre la tête plutôt que de consentir — à ce que l’enfant de son maître, comme il l’appelle pieusement, — perde ses droits au trône d’Angleterre.

BUCKINGHAM.

Retirez-vous un moment ; je sortirai avec vous.

Sortent Richard et Buckingham.
STANLEY.

— Nous n’avons pas encore fixé le jour triomphal. — Demain, à mon avis, c’est trop tôt. — Pour moi, je ne suis pas aussi bien préparé — que je le serais si l’on retardait le jour.

Rentre l’Évêque d’Ély.
L’ÉVÊQUE.

— Où est milord protecteur ? J’ai envoyé chercher — ces fraises.