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RICHARD III.
tion. Soyez sûr — que nous allons jouer du bras, et non de la langue.
RICHARD.

— Vous pleurez des pierres de moulin, quand les niais pleurent des larmes : — je vous aime, enfants… À votre besogne, vite. — Allez, allez, dépêchez.

PREMIER ASSASSIN.

Nous obéissons, noble lord.

Ils sortent.

SCÈNE IV.
[Londres. Une chambre dans la Tour.]
Entrent Clarence et Brakenbury (48).
BRAKENBURY.

— Pourquoi votre grâce a-t-elle aujourd’hui cet air accablé ?

CLARENCE.

— Oh ! j’ai passé une nuit misérable, — pleine de rêves si effrayants et de visions si horribles — que, foi de chrétien, — fût-ce pour acheter un monde d’heureux jours, — je ne voudrais pas en traverser une pareille, — tant j’ai éprouvé d’épouvantables terreurs.

BRAKENBURY.

— Quel était votre rêve, milord ? dites-le-moi, je vous en prie.

CLARENCE.

— Il me semblait que j’étais échappé de la Tour — et embarqué pour passer en Bourgogne, — en compagnie de mon frère Glocester. — Il m’avait engagé à aller de ma cabine — sur le pont : là, nous regardions du côté