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SCÈNE VIII.
C’est notre salut, et nous devons vite accepter — cette offre favorable d’un temps de périls.
PEMBROKE.

— Qui a apporté cette lettre de la part du cardinal ?

SALISBURY.

— Le comte de Melun, un noble seigneur de France, — dont les assurances personnelles sont, sur les sympathies du Dauphin, — plus explicites encore que ces lignes.

BIGOT.

— Allons donc le joindre dès demain matin.

SALISBURY.

— Ou plutôt partons tout de suite : car il nous faudra — deux longues journées de marche, milords, avant de le joindre.

Entre le Bâtard.
LE BÂTARD.

— Charmé de vous rencontrer encore une fois aujourd’hui, messeigneurs les mécontents ! — Le roi, par ma bouche, réclame votre présence immédiatement.

SALISBURY.

— Le roi s’est dépossédé de nous. — Nous ne voulons pas doubler son manteau souillé et chétif — de nos purs honneurs, ni suivre son pas — qui laisse une empreinte de sang partout où il se porte. — Retourne lui dire cela : nous n’en savons que trop.

LE BÂTARD.

— Quoi que vous pensiez, de bonnes paroles seraient plus convenables, je pense.

SALISBURY.

— C’est notre ressentiment, et non notre courtoisie, qui raisonne à présent.

LE BÂTARD.

— Mais il y a peu de raison dans votre ressentiment ;