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SCÈNE VI.
gir — et éclater de honte devant vos procédés, Hubert : — peut-être même vous jettera-t-elle aux yeux des étincelles, — et, comme un chien qui est réduit à se battre, — s’attaquera-t-elle au maître qui ne cesse de l’exciter. — Toutes les choses que vous vouliez employer pour me faire du mal — vous refusent office : seul, vous êtes exempt — de cette pitié qui atteint le feu et le fer atroces, — ces créatures connues pour leurs impitoyables fonctions.
HUBERT.

— Soit ! vois et vis !… Je ne voudrais pas toucher tes yeux — pour tous les trésors que ton oncle possède. — Pourtant j’avais juré, et j’avais résolu, enfant, — de te les brûler avec ce fer-ci.

ARTHUR.

— Ah ! maintenant vous êtes reconnaissable, Hubert ! Tout à l’heure — vous étiez déguisé.

HUBERT.

Paix ! plus un mot. — Adieu ! Il faut que votre oncle vous croie mort. — Je vais charger ces chiens d’espions de faux rapports. — Toi, joli enfant, dors sans crainte, et sois sûr — qu’Hubert, pour tous les biens du monde, — ne te fera pas de mal.

ARTHUR.

Ô ciel !… je vous remercie, Hubert.

HUBERT.

— Silence ! plus un mot ! Sortons ensemble secrètement. — Je m’expose pour toi à un grand danger (36).

Ils sortent.