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vous pouvez, à trois milles d’ici, la voir qui arrive ; — je le répète, c’est un bois mouvant.
MACBETH.

Si ton rapport est faux, — je te ferai pendre vivant au premier arbre, — jusqu’à ce que la faim te racornisse ; s’il est sincère, — je me soucie peu que tu m’en fasses autant. — Je rétracte ma résolution, et je commence — à soupçonner l’équivoque du démon — qui ment en disant vrai. « Ne crains rien jusqu’à ce que la forêt — de Birnam marche sur Dunsinane ! » Et voici que la forêt — marche vers Dunsinane… Aux armes ! aux armes, et sortons ! — Si ce qu’il affirme est réel, — nul moyen de fuir d’ici, ni d’y demeurer. — Je commence à être las du soleil, et je voudrais — que l’empire du monde fût anéanti en ce moment. — Qu’on sonne la cloche d’alarme !… Vent, souffle ! viens, destruction ! — Nous mourrons du moins, le harnais sur le dos.

Ils sortent.

SCÈNE XXIV.
[Une plaine devant le château.]
Entrent, sous les drapeaux, au son des tambours, Malcolm, le vieux Siward, Macduff, etc., et des soldats portant des branches d’arbres.
MALCOLM.

— Assez près maintenant ! Jetez vos écrans de feuillage, — et montrez-vous comme vous êtes… Vous, digne oncle, — avec mon cousin, votre noble fils, — vous commanderez notre front de bataille ; le digne Macduff et nous, — nous nous chargeons du reste, — conformément à notre plan.

SIWARD.

Adieu. — Pour peu que nous rencontrions ce soir les