Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/160

Cette page a été validée par deux contributeurs.
dessus, le lire, ensuite le sceller, et retourner au lit ; tout cela pourtant dans le plus profond sommeil.
LE MÉDECIN.

Grande perturbation de la nature ! Recevoir à la fois les bienfaits du sommeil et agir comme en état de veille. Dans cette agitation léthargique, outre ses promenades et autres actes effectifs, par moment, que lui avez-vous entendu dire ?

LA DAME DE SERVICE.

Des choses, monsieur, que je ne veux pas répéter après elle.

LE MÉDECIN.

Vous pouvez me les redire, à moi ; cela est de stricte convenance.

LA DAME DE SERVICE.

Ni à vous, ni à personne, puisque je n’ai pas de témoin pour confirmer mes paroles.

Entre Lady Macbeth, avec un flambeau.

Tenez, la voici qui vient ! Justement dans la même tenue ; et, sur ma vie, profondément endormie. Observez-la ; approchez.

LE MÉDECIN.

Comment s’est-elle procuré cette lumière ?

LA DAME DE SERVICE.

Ah ! elle l’avait près d’elle ; elle a de la lumière près d’elle continuellement, c’est son ordre…

LE MÉDECIN.

Vous voyez, ses yeux sont ouverts.

LA DAME DE SERVICE.

Oui, mais ils sont fermés à la sensation.

LE MÉDECIN.

Qu’est-ce qu’elle fait là ? Regardez comme elle se frotte les mains.