Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/156

Cette page a été validée par deux contributeurs.
semble un délire vulgaire ; la cloche des morts y sonne — sans qu’à peine on demande pour qui ; la vie des hommes de bien — y dure moins longtemps que la fleur de leur chapeau, — elle est finie, avant d’être flétrie.
MACDUFF.

Ô récit — trop minutieux, et cependant trop vrai !

MALCOLM.

Quel est le malheur le plus récent ?

ROSSE.

— Le malheur vieux d’une heure siffle celui qui en parle ; — chaque minute en enfante un nouveau.

MACDUFF.

Comment va ma femme ?

ROSSE.

— Mais, bien.

MACDUFF.

Et tous mes enfants ?

ROSSE.

Bien aussi.

MACDUFF.

— Le tyran n’a pas attaqué leur repos ?

ROSSE.

— Non ; ils étaient bien en repos quand je les ai quittés.

MACDUFF.

— Ne soyez pas avare de vos paroles : où en sont les choses ?

ROSSE.

— Quand je suis parti pour porter ici les nouvelles — qui n’ont cessé de m’accabler, le bruit courait — que beaucoup de braves gens s’étaient mis en campagne ; — et j’y crois d’autant plus volontiers — que j’ai vu sur pied les forces du tyran. — Le moment de la délivrance est venu ; un regard de vous en Écosse — créerait des sol-