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d’après ce qu’elle a affirmé, était un grand savant et docteur en médecine ; qu’elle a été guérie par lui quand elle avait douze ans ; qu’elle a perdu l’usage d’un côté en ayant avec lui un commerce familier ; qu’elle a composé des charmes et abusé le commun peuple par l’art de la sorcellerie, dans ces dernières années ;

» Item. Considérant que, de son propre aveu, elle a visité récemment les Bons Voisins (gude neibours) et la reine des fées ; qu’elle a des parents dans cette cour, lesquels sont en faveur auprès de ladite reine et ont pu lui donner aide ; qu’elle était tantôt bien, tantôt mal portante, selon qu’elle était avec eux ou loin d’eux ; que, quand elle se mettait bien tranquillement au lit le soir, elle ne savait pas où elle serait le lendemain ; qu’elle n’a pas vu la reine pendant sept ans, et qu’elle a été sept ans en disgrâce à la cour des fées ; que, toutefois, elle a conservé là des amis ; que ce sont les Bons Voisins qui l’ont guérie avec la permission de Dieu ; et que c’est par leur aide qu’elle a guéri tant de gens à Saint-André ;

» Item. Considérant que, de son propre aveu, ledit M. William Sympsone est le même qui, à l’âge de huit ans, fut enlevé par un géant égyptien et est revenu après une absence de douze années ;

» Item. Considérant qu’un jour, étant à Grange-Muir avec d’autres personnes, elle se sentit malade et s’étendit à terre ; que, quand elle fut seule, un homme, habillé de vert, vint à elle et lui dit que, si elle consentait à lui être fidèle, il ferait son bonheur ; mais qu’elle, étant effrayée, appela au secours ; que, personne n’étant venu, elle répondit à l’homme que tout était bien s’il venait au nom de Dieu et pour le salut de son âme ; et qu’alors l’homme se retira ;

» Item. Considérant qu’une autre fois il lui apparut comme un libertin au milieu d’une foule d’hommes et