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SCÈNE VII.
[Une autre partie de l’île]
Entrent Alonso, Sébastien, Antonio, Gonzalo, Adrien, Francisco et autres.
GONZALO, à Alonso.

— Par Notre-Dame ! je ne puis aller plus loin, seigneur. — Mes vieux os me font mal. Nous avons parcouru un vrai labyrinthe — à travers tant d’avenues et de détours. Avec votre permission, — j’ai besoin de me reposer.

ALONSO.

Vieux seigneur, je ne puis te blâmer, — me sentant moi-même atteint par la fatigue — qui m’engourdit l’esprit ; assieds-toi et repose-toi. — Ici même je veux chasser mon espérance et me garder — désormais de cette flatteuse. Il est noyé, — celui que nous cherchons ainsi à l’aventure, et la mer se moque — de nos inutiles perquisitions sur terre… Allons ! qu’il aille en paix !

ANTONIO, bas à Sébastien.

— Je suis très-heureux de le voir ainsi sans espoir. — N’allez pas, pour un échec, abandonner le projet — que vous avez résolu d’exécuter.

SÉBASTIEN, bas à Antonio.

La prochaine occasion, — nous la saisissons d’emblée.

ANTONIO.

Que ce soit cette nuit même ! — Car, épuisés comme ils le sont par la marche, ils — n’auront pas et ne pour-