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Entre le Prologue.
LE PROLOGUE.

Si nous déplaisons, c’est avec intention…
De vous persuader… que nous venons, non pour déplaire,
Mais bien avec intention… de montrer notre simple savoir-faire,
Voilà le vrai commencement de notre fin.
Considérez donc que nous ne venons qu’avec appréhension
Et sans nulle idée de vous satisfaire…
Nous ferons tous nos efforts… Pour vous charmer
Nous ne sommes pas ici… Pour vous donner des regrets
Les acteurs sont tout prêts ; et par leur jeu
Vous apprendrez ce que vous devez apprendre.

THÉSÉE.

Ce gaillard-là ne s’arrête pas à la ponctuation.

LYSANDRE.

Il a monté son prologue comme un poulain sauvage, sans savoir l’arrêter. Bonne leçon, monseigneur ! Il ne suffit pas de parler, il faut bien parler.

HIPPOLYTE.

Oui, vraiment, il a joué de son prologue comme un enfant du flageolet. Des sons, mais pas de mesure.

THÉSÉE.

Son speech a été comme une chaîne embrouillée : rien n’y manquait, mais tout était en désordre. Qu’avons-nous ensuite ?

Entrent Pyrame et Thisbé, le Mur, le Clair de Lune et le Lion, comme dans une pantomime.
LE PROLOGUE.

Gentils auditeurs, peut-être êtes-vous étonnés de ce spectacle ;
Restez-le donc jusqu’à ce que la vérité vienne tout expliquer.
Cet homme est Pyrame, si vous voulez le savoir.