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tirade, vous entrerez dans ce taillis, et ainsi de suite, chacun à son moment.
Entre Puck au fond du théâtre.
PUCK.

— Qu’est-ce donc que ces filandreuses brutes qui viennent brailler ici, — si près du berceau de la reine des fées ? — Quoi ! une pièce en train ? Je serai spectateur, — peut-être acteur aussi, si j’en trouve l’occasion. —

LECOING.

Parlez, Pyrame… Thisbé, avancez.

PYRAME.

Thisbé, les fleurs odieuses ont un parfum suave…

LECOING.

Odorantes ! odorantes !

PYRAME.

Les fleurs odorantes ont un parfum suave.
Tel celui de ton haleine, ma très-chère Thisbé, chérie.
Mais écoute, une voix ! Arrête un peu ici,
Et tout à l’heure je vais t’apparaître.

Sort Pyrame.
PUCK, à part.

— Le plus étrange Pyrame qui ait jamais joué ici ! —

Il sort en suivant Pyrame.
THISBÉ.

Est-ce à mon tour de parler ?

LECOING.

Oui, pardieu, c’est à votre tour ; car vous devez comprendre qu’il n’est sorti que pour voir un bruit qu’il a entendu, et qu’il va revenir.

THISBÉ.

Très-radieux Pyrame, au teint blanc comme le lis,
Toi dont l’incarnat est comme la rose rouge sur l’églantier triomphant,