L’impérial César, une fois mort et changé en boue,
Pourrait boucher un trou et arrêter le vent du dehors.
Oh ! que cette argile, qui a tenu le monde en effroi,
Serve à calfeutrer un mur et à repousser la rafale d’hiver !
— La reine ! les courtisans ! De qui suivent-ils le convoi ? — Pourquoi ces rites tronqués ? Ceci annonce — que le corps qu’ils suivent a, d’une main désespérée, — attenté à sa propre vie. C’était quelqu’un de qualité. — Cachons-nous un moment, et observons.
Quelle cérémonie reste-t-il encore ?
C’est Laertes, — un bien noble jeune homme ; attention !
— Quelle cérémonie encore ?
— Ses obsèques ont été célébrées avec toute la latitude — qui nous était permise. Sa mort était suspecte, — et, si un ordre souverain n’avait dominé la règle, — elle eût été placée dans une terre non bénite — jusqu’à la dernière trompette. Au lieu de prières charitables, — des tessons, des cailloux, des pierres eussent été jetés sur elle. — Et pourtant on lui a accordé les couronnes virginales, — l’ensevelissement des jeunes filles, et la translation — en terre sainte au son des cloches.
— N’y a-t-il plus rien à faire ?