Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 1.djvu/34

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Cid. Il faisait consister la création dramatique, non dans l’invention de l’action, mais dans l’invention des caractères. Aussi, quand l’idée l’y sollicitait, il n’hésitait pas à réclamer la solidarité du génie avec tous les travailleurs passés, et il les appelait à lui, si humbles et si oubliés qu’ils fussent. Il disait à certain Bandello : Travaillons, ami ! et Roméo et Juliette ressuscitaient. Il criait à je ne sais quel Cinthio : À la besogne, frère ! et Othello naissait. Ce sont les opuscules de ces obscurs collaborateurs que nous avons tirés de leur poussière pour les restituer ici à l’imprimerie impérissable.

Nouvelle par la forme, nouvelle par les compléments, nouvelle par les révélations critiques et historiques, notre traduction est nouvelle encore par l’association de deux noms. Elle offre au lecteur cette nouveauté suprême : une préface de l’auteur de Ruy Blas. Victor Hugo contresigne l’œuvre de son fils et la présente à la France.

Un monument a été élevé dans l’exil à Shakespeare. L’étude en a posé la première pierre, le génie en a posé la dernière.