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puissance, — s’il est vrai que tu portes encore, vive et rouge, la cicatrice — faite par l’épée danoise, et que ton instinctive terreur — nous rend hommage, tu n’accueilleras pas froidement — notre message souverain ; qui exige formellement, — par lettres pressantes, — la mort immédiate d’Hamlet. Obéis, Angleterre ! — car il me brûle le sang comme la fièvre, — et il faut que tu me guérisses. Jusqu’à ce que je sache la chose faite, — quoi qu’il m’arrive, la joie ne me reviendra jamais.
Il sort.

SCÈNE XV.
[Une plaine en Danemark.]
Entre Fortinbras, suivi d’une armée.
FORTINBRAS.

Allez, capitaine, saluer de ma part le roi danois. — Dites-lui qu’avec son agrément, Fortinbras — réclame l’autorisation promise pour passer — à travers son royaume. Vous savez où est le rendez-vous. — Si sa majesté veut quelque chose de nous, — nous irons lui rendre hommage en personne ; — faites-le-lui savoir.

LE CAPITAINE.

J’obéirai, monseigneur.

FORTINBRAS.

— Avancez avec précaution.

Fortinbras et son armée sortent.
Entrent Hamlet, Rosencrantz, Guildenstern.
HAMLET.

À qui sont ces forces, mon bon monsieur ?

LE CAPITAINE.

— À la Norwége, monsieur.