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Montrant Polonius.

— Commençons nos paquets par cet homme, — et fourrons ses entrailles dans la chambre voisine. — Mère, bonne nuit ! Vraiment ce conseiller — est maintenant bien tranquille, bien discret, bien grave, — lui qui, vivant, était un drôle si niais et si bavard. — Allons, monsieur, finissons-en avec vous. — Bonne nuit, ma mère !

La reine sort d’un côté, Hamlet, d’un autre, en traînant Polonius.

SCÈNE XII.
[La salle d’État dans le château.]
Entrent le Roi, la Reine, Rosencrantz et Guildenstern.
LE ROI.

— Il y a une cause à ces soupirs, à ces palpitations profondes ; — il faut que vous l’expliquiez ; il convient que nous la connaissions. — Où est votre fils ?

LA REINE, à Rosencrantz et à Guildenstern

Laissez-nous ici un moment.

Rosencrantz et Guildenstern sortent.

— Ah ! mon bon seigneur, qu’ai-je vu cette nuit !

LE ROI.

— Quoi donc, Gertrude ?… Comment est Hamlet ?

LA REINE.

— Fou comme la mer et comme la tempête, quand elles luttent — à qui sera la plus forte. Dans un de ses accès effrénés — entendant remuer quelque chose derrière la tapisserie, — il a fait siffler son épée en criant : Un rat ! un rat ! — et dans le trouble de sa cervelle, il a tué — sans le voir le bon vieillard.

LE ROI.

Ô accablante action ! — Nous aurions eu le même sort, si nous avions été là : — sa liberté est pleine de menaces