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GUILDENSTERN.

Les acteurs sont là.

HAMLET.

Messieurs, vous êtes les bienvenus à Elseneur. Votre main ! Approchez. Les devoirs de l’hospitalité sont la politesse et la cérémonie ; laissez-moi m’acquitter envers vous dans les règles, de peur que ma cordialité envers les comédiens, qui, je vous le déclare, doit être noblement ostensible, ne paraisse dépasser celle que je vous témoigne. Vous êtes les bienvenus ; mais mon oncle-père et ma tante-mère sont dans l’erreur.

GUILDENSTERN.

En quoi, mon cher seigneur ?

HAMLET.

Je ne suis fou que par le vent du nord-nord-ouest ; quand le vent est au sud, je peux distinguer un faucon d’un héron.

Entre Polonius.
POLONIUS.

Salut, messieurs !

HAMLET.

Écoutez, Guildenstern…

À Rosencrantz.

Et vous aussi ; pour chaque oreille un auditeur. Ce grand bambin que vous voyez là, n’est pas encore hors de ses langes.

ROSENCRANTZ.

Peut-être y est-il revenu ; car on dit qu’un vieillard est enfant pour la seconde fois.

HAMLET.

Je vous prédis qu’il vient pour me parler des comédiens. Attention !… Vous avez raison, monsieur, c’est effectivement lundi matin…