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À part, au roi.

— Et je pense, à moins que ma cervelle — ne sache plus suivre la piste d’une affaire aussi sûrement — que de coutume, que j’ai découvert — la cause même de l’état lunatique d’Hamlet.

LE ROI.

— Oh ! parle ! il me tarde de t’entendre.

POLONIUS.

— Donnez d’abord audience aux ambassadeurs ; — ma nouvelle sera le dessert de ce grand festin.

LE ROI.

Fais-leur toi-même les honneurs, et introduis-les.

Polonius sort.
À la reine.

— Il me dit, ma douce reine, qu’il a découvert — le principe et la source de tout le trouble de votre fils.

LA REINE.

— Je doute fort que ce soit autre chose que le grand motif, — la mort de son père et notre mariage précipité.

Rentre Polonius, avec Voltimand et Cornélius.
LE ROI.

— Bien ! nous l’examinerons. Soyez les bienvenus, mes bons amis ! — Parlez, Voltimand ! quelle est la réponse de notre frère de Norwége ?

VOLTIMAND.

— Le plus ample renvoi de compliments et de vœux. — Dès notre première entrevue, il a expédié l’ordre de suspendre — les levées de son neveu, qu’il avait prises — pour des préparatifs contre les Polonais, — mais qu’après meilleur examen il a trouvées — vraiment menaçantes pour votre altesse. Indigné — de ce qu’on eût ainsi abusé de sa maladie, de son âge, — de son impuissance, il a fait arrêter — Fortinbras, lequel s’est soumis