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moi, — si, comme une écrevisse, vous pouviez marcher à reculons.
CORAMBIS.

Comme ses répliques sont grosses de sens et pleines d’esprit ! — Pourtant il m’a pris d’abord pour un marchand de poisson. — Tout cela vient de l’amour, de la véhémence de l’amour. — De même, quand j’étais jeune, j’étais fort frivole, — et l’amour m’a réduit à une démence bien voisine de celle-ci. — Irez-vous changer d’air, monseigneur ?

HAMLET.

Oui, dans mon tombeau !

CORAMBIS.

Par la messe ! ce serait en réalité changer d’air. — Très-malicieuse repartie ! — Monseigneur, je vais prendre congé de vous.

HAMLET.

Vous ne sauriez, monsieur, rien prendre — dont je fasse plus volontiers l’abandon. — Vieux fou radoteur !

Entrent Gilderstone et Rossencraft.
CORAMBIS.

Vous cherchez le prince Hamlet ; tenez, le voilà.

Sort Corambis.
GILDERSTONE.

Salut à votre seigneurie.

HAMLET.

Eh quoi ! Gilderstone et Rossencraft ! — Chers camarades d’école, soyez les bienvenus à Elseneur.

GILDERSTONE.

Nous remercions votre grâce, et nous serions heureux — que vous fussiez comme quand nous étions à Wittemberg.

HAMLET.

Merci. Mais venez-vous me voir spontanément, — de