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CORIOLAN.

à une vie honteuse, et qui chérisse plus sa patrie que lui-même ; qu’il vienne, seul ou suivi de ceux qui pensent de même : qu’il étende comme moi la main (il lève la main) en témoignage de ses dispositions, et qu’il suive Marcius.—

(Tous ensemble poussent un cri, agitent leurs épées, élèvent Marcius sur leurs bras, et font voler leurs bonnets en l’air.)

—Oh ! laissez-moi ! Voulez-vous faire de moi un glaive ? Si ces démonstrations ne sont pas une vaine apparence, qui de vous ne vaut pas quatre Volsques ? Pas un de vous qui ne puisse opposer au vaillant Aufidius un bouclier aussi ferme que le sien. Je vous rends grâces à tous ; mais je n’en dois choisir qu’un certain nombre. Les autres réserveront leur courage pour quelque autre combat que l’occasion amènera. Allons marchons. Quatre des plus braves recevront immédiatement mes ordres.

cominius.—Marchez, mes amis : tenez ce que promet cette démonstration ; et vous partagerez avec nous tous les fruits de la guerre.

(Ils sortent et suivent Coriolan.)

SCÈNE VII

Les portes de Corioles.
TITUS LARTIUS, ayant laissé une garnison dans Corioles, marche, avec un tambour et un trompette, vers COMINIUS et MARCIUS. Un lieutenant, des soldats, un espion.

lartius.—Veillez à la garde des portes : suivez les ordres que je vous ai donnés. À mon premier avis, envoyez ces centuries à notre secours : le reste pourra tenir quelque temps ; si nous perdons la bataille, nous ne pouvons pas garder la ville.

le lieutenant.—Reposez-vous sur nos soins, seigneur.

lartius.—Rentrez et fermez vos portes sur nous. Guide, marche ; conduis-nous au camp des Romains.

(Ils sortent.)