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faisant un exemple capable d’effrayer les faux traîtres qui voudraient renouveler de pareilles tentatives. Je n’ai rien espéré de mieux de sa part, depuis que je l’ai vu en relation avec mistriss Shore.

Buckingham. ― Et cependant notre intention n’était pas qu’il fût exécuté avant que vous fussiez arrivé, milord, pour être présent à sa fin. Mais le zèle affectionné de nos amis a empêché, un peu contre notre intention, que cela ne fût ainsi. Nous aurions été bien aises que vous eussiez entendu le traître parler, et confesser en tremblant les détails et le but de sa trahison, afin que vous eussiez pu en rendre compte aux citoyens qui seraient peut-être tentés de mal interpréter cette exécution, et de plaindre sa mort.

Le Maire. ― La parole de Votre Grâce, mon bon lord, vaudra autant que si je l’avais vu et entendu parler : et ne doutez nullement ni l’un ni l’autre, nobles princes, que je n’informe nos fidèles citoyens de la justice avec laquelle vous avez agi en cette occasion.

Glocester. ― C’était pour cela que nous souhaitions la présence de Votre Seigneurie, afin d’éviter la censure des langues mal intentionnées.

Buckingham. ― Mais enfin, puisque vous êtes arrivé trop tard pour remplir nos intentions, vous pouvez du moins attester tout ce que nous venons de vous en apprendre. Et sur ce, mon bon lord maire, nous vous souhaitons le bonjour.

(Le lord maire sort.)

Glocester. ― Allons, suivez, suivez-le, cousin Buckingham. Le maire va se rendre en diligence à Guild-Hall. Là, lorsque vous trouverez le moment favorable, mettez en avant la bâtardise des enfants d’Edouard. Dites-leur comment Edouard fit mettre à mort un citoyen, pour avoir dit qu’il ferait son fils héritier de la couronne, lorsqu’il