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L’Évêque d’Ély― Oui-dà, milord, et de tout mon cœur.

(L’évêque d’Ély sort.)

Glocester. ― Cousin Buckingham, un mot. (Il le prend à part : )― Catesby a sondé Hastings sur notre projet, et il a trouvé cet entêté-là si violent qu’il perdra, dit-il, sa tête avant de consentir à ce que le fils de son maître, comme il l’appelle respectueusement, perde la souveraineté du trône d’Angleterre.

Buckingham. ― Sortez un moment, je vous accompagnerai.

(Sortent Glocester et Buckingham.)

Stanley. ― Nous n’avons pas encore fixé ce jour solennel. Demain, à mon avis, est trop précipité. Pour moi, je ne suis pas aussi bien préparé que je le serais si l’on éloignait ce jour.

(Rentre l’évêque d’Ély.)

L’Évêque d’Ély― Où est milord protecteur ? Je viens d’envoyer chercher les fraises.

Hastings. ― Le duc paraît ce matin bien disposé et de bonne humeur. Il faut qu’il soit occupé de quelque idée qui lui plaît, pour nous avoir souhaité le bonjour d’un air si animé. Je ne crois pas qu’il y ait, dans toute la chrétienté, un homme moins capable de cacher sa haine ou son amitié que lui : vous lisez d’abord sur son visage ce qu’il a dans le cœur.

Stanley. ― Et quels traits de son âme voyez-vous donc aujourd’hui sur son visage, d’après les apparences qu’il a laissé voir ?

Hastings. ― Hé ! j’y vois clairement qu’il n’est irrité contre personne, car, si cela était, on l’aurait vu dans ses yeux.

(Rentrent Richard et Buckingham.)

Glocester. ― Je vous le demande à tous, dites-moi ce que méritent ceux qui conspirent ma mort par les pratiques diaboliques d’une damnable sorcellerie, et qui sont parvenus à soumettre mon corps à leurs charmes infernaux ?

Hastings. ― Le tendre attachement que j’ai pour Votre Grâce, milord, m’enhardit à prononcer le premier, dans