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L’Évêque d’Ély― C’est vous, milord, à ce que nous croyons, qui connaissez le mieux sa pensée.

Buckingham. ― Nous connaissons tous les visages l’un de l’autre : mais pour nos cœurs…. Il ne connaît pas plus le mien que moi le vôtre : et je ne connais pas plus le sien, milord, que vous le mien.― Lord Hastings, vous êtes liés tous deux d’une étroite amitié.

Hastings. ― Je sais que Sa Grâce a la bonté de m’accorder beaucoup d’affection. Mais quant à ses vues sur le couronnement, je ne l’ai point sondé, et il ne m’a fait connaître en aucune manière ses gracieuses volontés à ce sujet. Mais vous, noble lord, vous pourriez nommer le jour : et je donnerai ma voix au nom du duc ; j’ose espérer qu’il ne le prendra pas en mauvaise part.

(Entre Glocester.)

L’Évêque d’Ély― Voici le duc lui-même, qui vient fort à propos.

Glocester. ― Mes nobles lords et cousins, je vous souhaite à tous le bonjour. J’ai dormi tard ; mais je me flatte que mon absence n’a pas empêché qu’on s’occupât d’aucun des objets importants qui devaient se régler en ma présence.

Buckingham. ― Si vous n’aviez pas fait votre entrée à point nommé, milord, voilà lord Hastings qui allait se charger de votre rôle ; je veux dire qu’il aurait donné votre voix pour le couronnement du roi.

Glocester. ― Personne ne pouvait le faire avec plus de confiance que milord Hastings. Il me connaît bien ; il m’est tendrement attaché.― Milord d’Ély, la dernière fois que je me trouvai à Holborn, je vis des fraises dans votre jardin. Je vous prie, envoyez-m’en quelques-unes.