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ACTE DEUXIÈME


SCÈNE I

Une rue de Londres.
Entrent DEUX GROS BOURGEOIS, venant de deux côtés différents.

PREMIER BOURGEOIS. — Où courez-vous si vite ? SECOND BOURGEOIS. — Ah ! — Dieu vous garde ! — J’allais jusqu’à la salle du parlement, pour apprendre quel sera le sort de l’illustre duc de Buckingham. PREMIER BOURGEOIS. — Je puis vous épargner cette peine : tout est fini ; il ne reste plus que la cérémonie de reconduire le prisonnier. SECOND BOURGEOIS. — Y étiez-vous ? PREMIER BOURGEOIS. — Oui, j’y étais. SECOND BOURGEOIS. — Je vous prie, dites-moi ce qui s’est passé ? PREMIER BOURGEOIS. — Vous pouvez aisément le deviner. SECOND BOURGEOIS. — A-t-il été déclaré coupable ? PREMIER BOURGEOIS. — Oui, vraiment, il l’a été et condamné. SECOND BOURGEOIS. — J’en suis affligé. PREMIER BOURGEOIS. — Il y en a bien d’autres que vous. SECOND BOURGEOIS. — Mais, de grâce, comment cela s’est-il passé ? PREMIER BOURGEOIS. — Je vais vous le dire en peu de mots. Le noble duc est venu à la barre là, contre toutes les accusations, il a constamment plaidé, non coupable[1], et il a allégué plusieurs raisons, des plus fortes, pour

  1. C’est le terme de la loi : l’accusé plaide guilty, ou not guilty.
T. VIII.
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