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HENRI VIII.


avez là vraiment un cercle brillant ! c’est à merveille, cardinal. Vous êtes homme d’église sans cela, je vous le dirai, cardinal, j’aurais eu sur vous de mauvaises pensées. WOLSEY.— Je suis bien ravi que Votre Grâce soit de si bonne humeur. LE ROI HENRI.— Milord chambellan, écoute, je te prie, approche ; quelle est cette belle dame ? LE CHAMBELLAN.— Sous le bon plaisir de Votre Grâce, c’est la fille de sir Thomas Boulen, vicomte de Rocheford, une des femmes de Sa Majesté. LE ROI HENRI.— Par le ciel, elle est ravissante. (A Anne de Boulen.) Mon cher cœur, je serais bien peu galant de vous prendre pour danser, sans vous donner un baiser. — Allons, cavaliers, une santé à la ronde. WOLSEY.— Sir Thomas Lovel, le banquet est-il prêt dans ma chambre ? LOVEL.— Oui. milord. WOLSEY.— Je crains que la danse n’ait un peu échauffé Votre Grâce. LE ROI HENRI.— Beaucoup trop, j’en ai peur. WOLSEY.— Vous trouverez un air plus frais, sire, dans la chambre voisine. LE ROI HENRI.— Allons, conduisez chacun vos dames. (A Anne Boulen.) Ma belle compagne, je ne dois pas vous quitter encore. — Allons, égayons-nous. — Mon cher lord cardinal, j’ai une demi-douzaine de santés à boire à ces belles dames, et une danse encore à danser avec elles ; après quoi nous irons rêver à qui de nous est le plus favorisé. Allons, que la musique donne le signal.

(Ils sortent au son des fanfares.)


FIN DU PREMIER ACTE.