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qui s’est trouvée sur ma route s’oppose à l’accomplissement de mes désirs de conquête, elle me promet de combler mes vœux d’amour.

Le roi de France. — Nous avons consenti à toutes les conditions raisonnables.

Le roi. — Cela est-il vrai, mes lords d’Angleterre ?

westmoreland. — Le roi a accordé tous les articles : d’abord sa fille, et ensuite tout le reste, dans toute la rigueur des termes.

Exeter. — Il n’y a qu’une chose à laquelle il n’a pas consenti : c’est l’article où Votre Majesté demande que le roi de France, ayant l’occasion d’écrire au sujet de quelques provisions d’offices, traite Votre Altesse dans la formule suivante, en ajoutant ces termes français : Notre très-cher fils Henri d’Angleterre, héritier de France ; et en latin, ainsi : Præclarissimus filius noster Henricis, Rex Angliæ et hæres Franciæ.

Le roi de France. — Cependant, mon frère, je ne l’ai pas si fort refusé, que si vous le désirez absolument, je n’y souscrive encore.

Le roi. — En ce cas, je vous prie, d’amitié et en bonne alliance, de laisser cet article passer avec les autres : et pour conclusion, donnez-moi votre fille.

Le roi de France. — Prenez-la, mon fils ; et, de son sang, donnez-moi des enfants qui puissent enfin éteindre la haine qui a si longtemps subsisté entre ces deux royaumes, rivaux jaloux, toujours en querelle, et dont les rivages mêmes pâlissent à la vue du bonheur l’un de l’autre. Puisse cette union établir dans leur sein l’harmonie et une paix digne de deux monarques chrétiens ! Puisse la guerre ne plus présenter jamais son épée tirée entre la France et l’Angleterre !

Tous les seigneurs. — Amen !

Le roi. — A présent, chère Catherine, soyez la bienvenue. (A l’assemblée.) Et soyez-moi tous témoins qu’ici j’embrasse mon épouse et ma reine.

(Fanfares.)

Isabelle. — Que Dieu, le premier auteur de tous les mariages, confonde en un seul vos deux royaumes et