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vous ordonne à vous présent, et au nom de Sa Majesté, de l’arrêter. C’est un ami du duc d’Alençon.

(Entrent Warwick et Glocester.)

Warwick. — Qu’est-ce que c’est ? Qu’y a-t-il donc là ? De quoi s’agit-il ?

Fluellen. — Monseigneur, voilà, Dieu soit béni, une des plus contagieuses trahisons qui vient de se découvrir, voyez-vous, que vous puissiez voir dans le plus beau jour d’été. — Voici Sa Majesté.

(Entrent le roi Henri et Exeter.)

Le roi. — Comment ? De quoi s’agit-il donc ici ?

Fluellen. — Sire, voici un scélérat, un traître, qui a, voyez-vous, sire, frappé le gant que Votre Majesté a arraché du casque d’Alençon.

Williams. — Sire, c’était là mon gant, car voilà le pareil, et celui à qui je l’ai donné en échange m’a promis de le porter à son bonnet : je lui ai promis de le frapper s’il osait le faire ; j’ai rencontré cet homme avec mon gant à son bonnet, et j’ai tenu ma parole.

Fluellen. — Or, écoutez à présent, sire, sous le bon plaisir de votre vaillance, quel misérable maraud c’est là. J’espère que Votre Majesté assurera, attestera, témoignera, et protestera bien, que c’est là le gant d’Alençon que Votre Majesté m’a donné, en votre conscience, là.

Le roi. — Donne-moi ton gant, soldat ; vois-tu, voilà le pareil. C’est moi, je te l’assure, que tu as promis de frapper, et tu peux te ressouvenir que tu t’es servi de termes très-durs à mon égard.

Fluellen. — Eh bien, plaise à Votre Majesté, que la tête en réponde s’il y a des lois martiales dans le monde.

Le roi. — Comment peux-tu me faire satisfaction pour cette offense ?

Williams. — Toutes les offenses, mon prince, viennent du cœur, et je proteste qu’il n’est jamais rien sorti du mien qui puisse offenser Votre Majesté.

Le roi. — C’est nous-même cependant que tu as insulté.

Williams. — Vous ne vous êtes pas présenté alors sous