Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 5.djvu/57

Cette page n’a pas encore été corrigée

une grande roue descend en roulant le long de la montagne, lâche prise, de peur, en la suivant, de te rompre le cou : mais quand la grande roue remonte la montagne, laisse-toi tirer après elle. Quand un sage te donnera un meilleur conseil, rends-moi le mien : je voudrais que ce conseil ne fut suivi que des gredins, puisque c’est un fou qui le donne. Celui, monsieur, qui sert et cherche son intérêt Et ne suit que pour la forme, Pliera bagage dès qu’il commencera à pleuvoir ; Et te laissera exposé à l’orage ; Mais je demeurerai : le fou restera Et laissera le sage s’enfuir, Gredin devient le fou qui s’enfuit ; Mais ce n’est pas un fou que le gredin, pardieu.

Kent. – Où as-tu appris tout cela, fou ?

Le fou. – Ce n’est pas dans les ceps, fou.

Rentre Lear avec Glocester.

Lear. – Refuser de me parler ! Ils sont malades, ils sont fatigués, ils ont voyagé rapidement toute la nuit.. – Purs prétextes où je vois la révolte et l’abandon – Rapportez-moi une meilleure réponse.

Glocester. – Mon cher maître, vous connaissez le ca-