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ou je vais taillader vos mollets de telle façon… L’épée à la main, gredin ; à la besogne.

Oswald. – Au secours ! au meurtre ! au secours !

Kent, en le frappant – Pousse donc, lâche ; tiens ferme, gredin, tiens ferme, franc misérable ; frappe donc.

Oswald. – Au secours ! au meurtre ! à l’assassin !

Entrent Edmond, Cornouailles, Régane, Glocester et des domestiques.

Edmond. – Eh bien ! qu’est-ce ? Séparez-vous !

Kent. – Avec vous, mon petit bonhomme, si cela vous convient ; je vous en montrerai. Avancez, mon jeune maître.

Glocester. – Des épées, des armes ? De quoi s’agit-il ?

Cornouailles. – Arrêtez, sur votre vie – Si quelqu’un frappe un coup de plus, il est mort – De quoi s’agit-il ?

Régane– C’est le messager de notre sœur et celui du roi.

Cornouailles. – Quelle est la cause de votre querelle ? Parlez.

Oswald. – Je puis à peine respirer, seigneur.

Kent. – Cela n’a rien d’étonnant ; votre valeur a tellement fait rage ! Lâche coquin, la nature te renie, c’est un tailleur qui t’a fait !

Cornouailles. – Tu es un singulier corps. Un tailleur faire un homme !

Kent. – Oui, seigneur, un tailleur : un tailleur de pierres ou un peintre ne l’aurait pas si mal fait, n’eût-il mis que deux heures à l’ouvrage.

Cornouailles. – Mais répondez donc : comment s’est élevée cette querelle ?

Oswald. – Seigneur, ce vieux brutal dont j’ai ménagé la vie par considération pour sa barbe grise…

Kent. – Toi, bâtard ! Z dans l’alphabet ! zéro en