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cent à écarter leurs franges d’or. Ces diamants si purs vont doubler la richesse du monde. Ô vis et arrache-nous des larmes par ton histoire, belle créature !

(Thaïsa fait un mouvement.)

Thaisa : Ô divine Diane, où suis-je, où est mon époux ? Quel est le lieu que je vois ?

Second Éphésien : N’est-ce pas étrange ?

Premier Éphésien : Merveilleux !

Cérimon : Paix, mes chers amis : aidez-moi, portons-la dans la chambre voisine. Préparez du linge. Donnons-lui tous nos soins, une rechute serait mortelle. Venez, venez, et qu’Esculape nous guide.

(Ils sortent emportant Thaïsa.)


Scène III

Tharse. Appartement dans le palais de Cléon.

Périclès entre avec Cléon, Dionysa, Lychorida et Marina.

Périclès : Respectable Cléon, je suis forcé de partir, l’année est expirée et Tyr ne jouit plus que d’une paix douteuse ; recevez, vous et votre épouse, toute la reconnaissance dont est rempli mon cœur : que les dieux se chargent du reste.

Cléon : Les traits de la fortune qui vous frappent mortellement se font aussi sentir à nous.

Dionysa : Ô votre pauvre princesse ! pourquoi les destins n’ont-ils pas permis que vous l’ameniez ici pour charmer ma vue ?

Périclès : Nous ne pouvons qu’obéir aux puissances du ciel. Quand je gémirais et que je rugirais comme la mer qui la recèle dans son sein, Thaïsa n’en serait pas moins privée de la vie. Ma petite Marina ! (je lui ai donné ce nom parce qu’elle est née sur les flots) : je la recommande à vos soins et je vous la laisse comme la fille de