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ACTE DEUXIÈME



Scène I

Un bois près d’Athènes.

UNE FÉE entre par une porte et PUCK par une autre.


PUCK. — Eh bien ! esprit, où errez-vous ainsi ?

LA FÉE.

Sur les coteaux, dans les vallons,
À travers buissons et ronces,
Au-dessus des parcs et des enceintes,
Au travers des feux et des eaux,
J’erre au hasard, en tous lieux,
Plus rapidement que la sphère de la lune.
Je sers la reine des fées,
J’arrose ses cercles magiques sur la verdure[1] ;
Les plus hautes primevères[2] sont ses favorites :
Vous voyez des taches sur leurs robes d’or.
Ces taches sont les rubis, les bijoux des fées,
C’est dans ces taches que vivent leurs sucs odorants.
Il faut que j’aille recueillir ici quelques gouttes de rosée,
Et que je suspende là une perle aux pétales de chaque primevère.
Adieu, esprit lourd, je te laisse.
Notre reine et toutes nos fées viendront dans un moment.

PUCK. — Le roi donne ici sa fête cette nuit : prends garde que la reine ne vienne s’offrir à sa vue ; car Oberon est outré de fureur de ce qu’elle compte dans sa

  1. Ce sont les cercles que les fées, disait-on, traçaient sur le gazon, dont la brillante verdure provenait du soin qu’elles prenaient de l’arroser.
  2. Fleur favorite des fées.