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ntences.

VIOLA.--Il a nommé Sébastien ! Je sais que mon frère vit encore dans
mon image. Oui, c’étaient bien là les traits de mon frère ; et il était
toujours vêtu de cette façon : même couleur, mêmes ornements ; car
je l’imite en tout. Oh ! si cela est vrai, la tempête est donc
compatissante, et les flots savent s’attendrir !

(Elle sort.)

SIR TOBIE.--Voilà un jeune homme sans honneur et bien méprisable : il est
plus poltron qu’un lièvre ; sa malhonnêteté se manifeste en laissant ici
son ami dans le besoin, et il pousse la lâcheté jusqu’à le renier ; quant
à sa poltronnerie, interrogez Fabian.

FABIAN.--Un poltron, un poltron des plus parfaits, poltron jusqu’au
scrupule.

SIR ANDRÉ.--Ma foi, je veux courir après lui et le battre.

SIR TOBIE.--C’est cela, étrillez-le d’importance ; mais ne tirez pas
l’épée.

SIR ANDRÉ.--Et je ne la tire pas non plus.

(Sir André sort.)

FABIAN.--Allons, voyons le dénoûment.

SIR TOBIE.--Je gagerais bien tout l’argent qu’on voudrait qu’il
n’arrivera rien encore.

(Ils sortent.)

FIN DU TROISIÈME ACTE.