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Reviennent, à la tête de leurs troupes, tambours battants, enseignes déployées, MALCOLM, LE VIEUX SIWARD, ROSS, LÉNOX, ANGUS, CATHNESS, MENTETH.

MALCOLM. Veuille le ciel que ceux de nos amis qui nous manquent soient sains et saufs !

SIWARD. Nous devons en avoir perdu quelques-uns ; mais si j’en juge par ceux que je vois, nous n’avons pas payé trop cher une si grande victoire.

MALCOLM. Il nous manque Macduff et votre noble fils.

ROSS. Votre fils, seigneur, a payé la dette du guerrier : il n’a vécu que le temps nécessaire pour devenir homme ; à peine son courage a-t-il prouvé ses droits à ce titre, au poste où il a combattu de pied ferme, qu’il est mort en homme.

SIWARD. Il est donc mort ?

ROSS. Oui, et on l’a emporté du champ de bataille ! Votre douleur ne doit point être mesurée à son mérite ; car alors elle serait sans fin.

SIWARD. A-t-il reçu ses blessures par devant ?

ROSS. Oui, par devant.

SIWARD. Eh bien donc ! qu’il soit le soldat de Dieu ! Quand j’aurais autant de fils que j’ai de cheveux, je ne leur souhaiterais pas une plus belle mort. Voilà son glas sonné.

MALCOLM. Il mérite plus de regrets et de pleurs, et il les aura de moi.

SIWARD. Non ; ceux-là lui suffisent ; on dit qu’il a fait une belle mort, et qu’il a payé sa dette ! Ainsi, que Dieu soit avec lui ! — Voici venir de nouveaux sujets de consolation.

Revient MACDUFF, portant la tête de Macbeth au bout d’une lance.

MACDUFF. Salut, roi ! car tu l’es. Vois l’exécrable tête de l’usurpateur : l’Écosse est libre ; je te vois entouré de la fleur de ton royaume ; tous au fond de leur cœur te saluent du même nom que moi ; que leurs voix s’unissent à la mienne, et qu’ils crient avec moi : « Salut, roi d’Écosse ! »

TOUS. Salut, roi d’Écosse !

Fanrares.

MALCOLM. Nous ne laisserons pas s’écouler un long terme avant de compter avec vos dévouements, et de nous acquitter envers vous. Thanes et seigneurs de mon sang, dès aujour-