Mme PAGE. Venez, mettons-nous à l’œuvre ; frappons le fer pendant qu’il est chaud.
Scène III.
BARDOLPHE. Monsieur, les Allemands vous demandent trois chevaux de selle ; le duc en personne doit arriver demain à la cour, et ils veulent aller à sa rencontre.
L’HÔTE. Qu’est-ce qu’un duc qui voyage dans un pareil incognito ? Je n’en entends point parler à la cour. Faites-moi voir ces messieurs ; ils parlent anglais ?
BARDOLPHE. Oui, monsieur, je vais vous les envoyer.
L’HÔTE. Ils auront mes chevaux, mais je les leur ferai payer, je les salerai d’importance ; ma maison a été à leur disposition pendant toute une semaine ; j’ai pour eux renvoyé mes autres chalands ; ils payeront, je les salerai. Venez.
Scène IV.
EVANS. C’est une des meilleures inventions de femme que j’aie jamais vues.
PAGE. Et il vous a envoyé ces deux lettres en même temps ?
Mme PAGE. À un quart d’heure de distance.
FORD, à sa femme. Pardonnez-moi, ma chère ; faites désormais ce qu’il vous plaira ; je suspecterai plutôt le soleil de froideur, que vous d’infidélité ; j’étais un hérétique ; mais maintenant j’ai en votre vertu une foi inébranlable.
PAGE. C’est bien, c’est bien, en voilà assez ; ne soyez pas extrême dans votre soumission comme vous l’avez été dans l’offense. Mais poursuivons notre complot : que, pour nous amuser aux dépens de ce vieux drôle, nos fenmmes lui assignent un nouveau rendez-vous, afin que nous puissions le prendre sur le fait, et rendre sa honte publique.
FORD. Il n’y a pas de meilleur moyen que celui qu’elles ont proposé.
PAGE. Quoi ! de lui faire dire de venir les trouver dans le parc à minuit !… Allons donc, il ne viendra jamais.