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SCÈNE II.

tation, majestueux de nom, élégant de costume, distingué d’allure. Aussi, que votre gentil cœur ne soit pas dur au point de mépriser un jeune homme de belle prestance et de bonnes mœurs, et de le tuer en le méprisant. Sur ce, attendant le moment et l’heure, je vous salue.

« Votre serviteur,
« Signor Strumbo. »

Ô esprit ! ô cahoche ! ô mémoire ! ô main ! ô encre ! ô papier !… C’est bon, maintenant, je vais l’envoyer… Trompart ! Trompart ! quel coquin ! allons, drôle, venez donc quand votre maître vous appelle… Trompart !

Entre Trompart.
trompart.

Voilà, monsieur.

strumbo.

Tu sais, mon mignon, quel bon maître j’ai toujours été pour toi depuis que je t’ai pris à mon service.

trompart.

Oui, monsieur.

strumbo.

Je t’ai toujours chéri comme si tu avais été le fruit de mes entrailles, la chair de ma chair, l’os de mes os.

trompart.

Oui, monsieur.

strumbo.

Eh bien, voici l’occasion de te montrer serviteur diligent, porte cette lettre à mistress Dorothée, et dis-lui…

Il lui parle à l’oreille. Trompart sort.

Oui, mes maîtres, vous allez voir un mariage tout à l’heure… mais la voici. Il faut maintenant donner forme à ma passion amoureuse.