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EXTRAIT DES JOYEUSES FREDAINES DE GEORGE PEELE.

immédiatement à cheval pour aller prendre sa part de la plaisanterie. De retour à Stoken, George présente son ami aux convives en disant qu’il leur amène un des hommes les plus rares de toute l’Angleterre. L’ami reçoit de tous le meilleur accueil. Bientôt, prenant un air inspiré et prononçant des paroles étranges, il saisit le niais par le poignet, l’emmène au cabinet, et là le prie de mettre sa tête dans la fosse et de l’y laisser, jusqu’à ce qu’il ait eu le temps d’écrire son nom et de compter quarante. Le niais s’exécute. Sur quoi, le savant lui demande ce qu’il voit.

— Ma foi, monsieur, je sens une fort mauvaise odeur, mais je ne vois rien.

— Eh bien, j’ai votre affaire, répliqua le devin ; je vais vous dire où est votre rapière ; elle est au nord-est, entourée de bois, près de terre.

Sur ce, tous se mirent à faire des recherches dans la direction indiquée ; et c’est alors que George, qui avait caché l’épée sous un siége, la découvrit, au grand soulagement de l’imbécile, à la grande joie de la compagnie, et à l’éternel crédit de son ami, qui fut régalé de vin sucré. Sur quoi George dégagea son manteau et retourna joyeusement à Oxford, ayant ses poches pleines d’argent.


FIN DE L’APPENDICE.