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LA PURITAINE OU LA VEUVE DE WATLING STREET.

moll.

Non, ma foi, sir John, je vous consigne en bas ; car vous autres, chevaliers, vous êtes dangereux, dès qu’une fois vous prenez le dessus.

sir john.

Sur ma parole, je ne resterai pas là.

moll.

Sur ma parole, vous resterez là. Car, sir John, vous devez connaître la nature de nos climats. Une fille du nord peut tenir bon dans son propre pays jusqu’à l’age de quinze ans ; mais, pour peu qu’elle se hasarde au sud et vienne jusqu’à Londres, le carillon sonne pour elle après douze.

sir john.

Oh ! tu es une folle enfant, Moll ; mais, je t’en prie, dépêche-toi, car le prêtre est parti en avant.

moll.

Rejoignez-le ; je ne tarderai pas à vous suivre.

Sir John sort, Moll disparaît.

SCÈNE XIV.
[Chez sir Olivier Delabouse.]
Entrent sir Olivier Delabouse, sir André Delaverge et le vieil Escarmouche, causant.
sir olivier.

Ô fourberie monstrueuse ! inouïe !

sir andré.

Chevalier, je n’ai jamais de ma vie entendu parler d’une telle vilenie dans notre pays.

sir olivier.

Bah ! c’est impossible ! oseriez-vous soutenir vos paroles ?