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LA PURITAINE OU LA VEUVE DE WATLING STREET.

le capitaine.

En résumé, chevalier, j’ai dans la puissance de mon art une telle confiance que je m’engage à ravoir votre chaîne.

sir godfrey.

Ô exquis capitaine !

le capitaine.

Dame ! il m’en coûtera beaucoup de sueur… J’aimerais mieux passer par seize étuves.

sir godfrey.

Oui, brave homme, je te crois.

le capitaine.

Et puis une vive douleur aux reins et au foie.

nicolas.

Oh ! ça vous démangera de ce côté-là, cousin, parce que vous n’êtes pas encore exercé à la chose.

sir godfrey.

En vérité, vous n’y êtes pas encore exercé, capitaine ?

le capitaine, à part.

Au diable tous les imbéciles !

Haut.

Effectivement, capitaine, il n’y a pas longtemps que je m’y exerce, et conséquemment j’aurai d’autant plus de peine, vous comprenez.

sir godfrey.

Oh ! certainement, certainement.

le capitaine, à part.

Dans quels embarras il me plonge ! Si ce chevalier n’était pas un imbécile, j’aurais été déjà deux fois démasqué. Avoir un tel âne pour cousin, c’est pour un capitaine pis qu’une malédiction ! Morbleu, j’ai peur qu’il ne débagoule tout avant que je commence l’opération.

À sir Godfrey.

Maintenant, monsieur, pour en venir au point essentiel,