Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1867, tome 3.djvu/351

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
352
LA PURITAINE OU LA VEUVE DE WATLING STREET.

george, sortant de sa cachette.

Ainsi, — tout s’arrange comme je le désire. La veuve, ébahie, — va désormais m’enraciner dans sa confiance, — et sera émerveillée de la vertu de mes paroles ; — car l’événement conjure le présage qui menaçait ses filles et elle — de folie et de mutisme, et leur cause une joie — mêlée d’admiration. Ces êtres chétifs, — le soldat et le caporal, n’étaient faits — que pour me servir d’instruments. — Maintenant, à mon patient ! voici sa potion.

Il sort.

SCÈNE VIII.
[Un appartement chez Lady Plus.]
Entrent Lady Plus, ses filles Moll et Frances, puis Fragilité.
lady plus.

— Ô bonheur prodigieux, inespéré ! — Ô événement fortuné ! Je crois que nos existences — ont été bénies au berceau. Nous sommes délivrées — de ces prédictions humiliantes et brutales — par cette équipée sanglante. Va, Fragilité, cours, et informe-toi — si l’homme qui a reçu une blessure ici, devant ma porte, — est encore vivant ou s’il est mort.

fragilité.

Madame, il a été transporté chez le supérieur ; mais, s’il n’avait pas d’argent en entrant là, je garantis qu’il est mort à l’heure qu’il est.

Il sort.
frances.

Certes, cet homme est un rare devin ; il n’a pas regardé nos mains, il n’a vu aucune marque sur nous… C’est assurément un prodigieux gaillard.