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SCÈNE IV.

aura ragé tout son soûl pour la perte de sa chaîne, dis-lui que tu as en prison un cousin d’une science tellement rare qu’il se fait servir par le diable lui-même comme par un laquais français, et l’oblige à courir nu-tête près du ventre de son cheval, quand il en a un ; ajoute que, quand la chaîne serait enfouie sous une mine de houille, il la ferait retrouver par le diable avec la dextérité la plus irlandaise, sans qu’il soit besoin de bêche ni de pioche ; dis-lui ça seulement, suis toutes les instructions que tu recevras de moi, et tu seras un véritable parent.

le caporal.

Un être immense de délicatesse.

escarmouche.

Un honnête teneur de livres.

le capitaine.

Et mon trois fois exquis cousin.

nicolas.

Eh bien, à la grâce de Dieu ! Je veux bien dérober la chaîne subtilement, et l’accrocher dans le massif de romarin ; mais ma résolution est bien prise, cousin ; je ne consentirais pas à voler, pas même, il me semble, pour mon propre père.

escarmouche.

Pour ça, capitaine, sa résolution est bonne.

george.

Excellente. Il commence à être un brave garçon, ma foi.

le caporal.

Oui, en vérité.

nicolas.

Vous voyez, cousin, je consens à vous rendre n’importe quel service, pourvu toujours que je ne me compromette pas.