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LA PURITAINE OU LA VEUVE DE WATLING STREET.

escarmouche.

Ô George ! ce spectacle me tue. — C’est mon frère d’armes, le capitaine Futile.

george.

Le capitaine Futile !

escarmouche.

Appréhendé pour quelque acte de félonie plus ou moins grave. Il était sur le pavé… Il faisait nuit… Il manquait d’argent… Je ne puis que rendre hommage à sa résolution : il n’a pas voulu mettre en gage son justaucorps de buffle… Ah ! je voudrais que nous fussions en force pour planter nos tentes à la porte des usuriers et pour tuer ces misérables, dès qu’ils mettraient le nez au guichet.

george.

En effet, ce sont nos vieux ennemis ; ils détiennent notre argent entre leurs mains et nous font pendre pour le leur avoir volé. Mais venez, allons jusqu’à la prison ; nous saurons la nature de son crime, et il peut être sûr que nous ferons pour lui tout ce que nous pourrons. Je le soutiendrai toujours. Un coquin charitable vaut mieux qu’un chrétien doucereux.

Ils sortent.

SCÈNE III.
[Une place devant une église.]
Entrent, d’un côté, le caporal Juron, et, de l’autre, trois domestiques au service de Lady Plus, Nicolas Saint-Antlings, Simon Sainte-Marie Overies, et Fragilité, tous trois vêtus de sordides habits de deuil et ayant un livre de prières à leur ceinture, comme venant de l’église.
nicolas.

Eh quoi ! le caporal Juron ! je suis fâché d’une rencontre qui nous rapproche autant de vous. Vous êtes l’homme dont la société nous est le plus défendue. Nous ne devons